miércoles, 14 de marzo de 2012

L’OR D’AKKA PLOMBÉ PAR LA GRÈVE
(L'Economiste du Maroc 13/03/2012) 


ET UN SIT-IN QUI PERDURE À IMITER

LES POINTS NÉVRALGIQUES BLOQUÉS

La mine d'or d'Akka Gold Mailing à Tiznit a été encore une fois bloquée par une grève de 48h qui a pris fin inextrêmis à l’heure où nous mettions sous presse. Le mouvement était mené par la Confédération démocratique du travail (CDT).

Des réunions avaient eu lieu les 4 et 5 mars entre les représentants de la CDT et de l’Union marocaine du travail (UMT) d’un côté et la Direction d’exploitation de l’autre. Les négociations semblaient se dérouler normalement quand la CDT a décidé d’appeler à une grève de 48 heures.

La raison? Quelques unes des revendications n’ont pas été acceptées. Notamment une hausse de 100 DH sur la prime de loyer et le droit d’avoir un tableau syndical. Une exception, puisque la totalité des points ont été satisfaits.

Devant cette grève «surprise», les responsables de la mine ont dû faire appel à un huissier de Justice pour constater les faits. La grève n’aurait, en effet, pas été annoncée 48 heures à l’avance comme le stipule la loi mais seulement quelques heures avant.

Les ouvriers affiliés à la CDT avaient occupé des points névralgiques de la mine pour l’empêcher de tourner que ce soit au niveau de l’accès à la mine ou au niveau des unités de production. Or, les grévistes affiliés à la CDT ne représentent que 10% de l’effectif et cela ne les a pas empêché pas de bloquer tous les autres qui, eux, sont affiliés à l’UMT.

C’est à ce niveau que les choses se sont corsées. Les uns revendiquaint leur droit à la grève, les autres leur droit au travail. Gouverneur et autorités se sont rendus sur place mais les ouvriers semblaient bien décidés à maintenir leur sit-in afin de se faire entendre.

Des dizaines d’éléments des forces de l’ordre avaient été déployés pour assurer la sécurité des uns et des autres et pour éviter que la confrontation entre affiliés à la CDT et affiliés à l’UMT ne dégénère. Pour les autorités, ce qui primait tout d’abord c’était d’éviter les dégâts.

Heureusement, aucun blessé ne serait à déplorer. Ce qui est sûr, c’est que la mine était en arrêt forcé à cause de cette vague de protestation.

Imiter, un sit-in qui perdure

D’au autre côté, la Société métallurgique d'Imiter (SMI) qui exploite la mine d'argent d'Imiter (à 30 km de Tinghir) a également les pieds et les poings liés. Mais cette fois, ce n’est pas à cause d’une grève. Ce sont les riverains qui sont, en effet, en sit-in depuis le mois d’août 2011 pour protester contre leurs conditions de vie précaire alors qu'ils vivent près d'un «trésor», disent-ils.

Ils fustigent l’absence d’infrastructures de base (hôpitaux, réseau routier, voirie, raccordement au réseau d’assainissement…). Des infrastructures et services qui relèvent d’autres organismes, faut-il remarquer. Ils revendiquent d’un autre côté que leur soient réservés 70% des recrutements de la mine.

Pour se faire entendre, ils ont pris en otage le puits qui alimente la mine et ce, en fermant ses vannes. La mine d’argent d’Imiter continue cependant à tourner mais au ralenti, ce qui en affecte sérieusement la production.

Cette manifestation remet encore une fois au devant de la scène les textes de lois régissant les régions et constitue une entrave au développement de la localité. Notamment, le volet relatif aux recettes fiscales. Celles-ci vont à la région et non à la commune au détriment des conditions de vie des habitants.

Or, si c’est la région qui perçoit ces taxes, comment cet argent est-il utilisé et n’y a-t-il pas possibilité d’en faire profiter la commune en le réinvestissant sur place? Du point de vue légal, la SMI, filiale du groupe Managem, n’a rien à se reprocher puisqu’elle s’acquitte de son dû. Et même sur le volet social, elle a toujours été très active, assure ce représentant syndical à Tinghir.

Au niveau du village de Imiter, beaucoup de réalisations ont vu le jour, notamment, une classe de cours, des kattarates, alimentation en eau potable, maternelle équipée de PC, soutien scolaire à travers la distribution de kits et prise en charge du transport scolaire.

. La SMI serait prête à négocier, continue notre source, mais 70 % des recrutements réservés aux habitants de la région est une demande «trop poussée». «C’est une façon de nous dédommager avance ce protestataire, nous subissons la pollution, notre environnement en pâtit et notre agriculture aussi», les riverains déclarent souffrir également de l'assèchement de la nappe phréatique à cause de l'utilisation massive de l'eau pour le traitement du minerai.

La SMI est toutefois prête à négocier, insiste le représentant syndical. Elle aurait même proposé 20 postes pour cette année à la seule commune d’Imiter.

Fatiha Nakhli


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L’OR D’AKKA PLOMBÉ PAR LA GRÈVE (L'Economiste du Maroc 13/03/2012) ET UN SIT-IN QUI PERDURE À IMITER LES POINTS NÉVRALGIQUES BLOQUÉS

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